Quelques exemplaires de scorpions
Tout petit mais Version 160 Chevaux Version 2 chevaux
déjà teigneux
Version 1 Cheval Le terrible piment scorpion Version Rock Verveine
du Gratemoilaenbadanldo pour les plus romantiques
Version subacquatique Version Ciné fille Version Ciné gars
Je suis scorpion ascendant scorpion. Le jour de l’an, en Italie, un type m’a dit que cette année pour les scorpions, les astrologues sont formel : c’est “ tutto per il sesso ˮ. Pour l’instant disons que bof… mes doutes sur l’astrologie sont confirmés…
Mais revenons à nos scorpions. Franchement lorsqu’on s’intéresse de plus près à la vie de cette bestiole, ça ne fait pas rigoler d’en être un.
Le scorpion est un animal tellement incroyable que les aspects les plus horribles de ses coutumes inspirent un je-ne-sais-quoi de fascination.
Le scorpion est l’incarnation de la méchanceté pure selon les Chinois (qui s’y connaissent).
Il pratique un cannibalisme “agressif ˮ : un quart de sa nourriture provient de ses voisins, de son compagnon ou de ses propres petits. Dans les zones où coexistent plusieurs espèces, les doyens du clan le plus faible mangent les petits de l’autre clan pendant que les adultes les plus faibles de son clan sont boulottés par ceux de l’autre. Les adultes d’un même clan eux se dévorent en permanence pour établir leur domination.
Il fait partie des premiers organismes à s’être extrait de l’eau, voici 450 millions d’années. Depuis, il s’est diversifiés à l’extrême pour s’adapter à pratiquement toutes les conditions possibles : une espèce a colonisés les pentes de l’Himalaya à plus de 5000 m d’altitude, une autre la savane saharienne, une autre encore les abysses de la terre à plus de 800 m de profondeur. Il en existe de minuscules qui s’enfouissent dans les craquelures des ananas.
Le scorpion a une espérance de vie de 25 ans et plus, ce qui est étonnamment long pour un insecte de petite taille. Cela est dû à son métabolisme ultra lent qui peut s’adapter à toutes les conditions y compris les plus extrêmes de chaleur et de froid. Il peut rester plus de 12 mois sans s’alimenter (tiens ! comme mon blog) ni boire. Sa carapace se recouvre d’une cire qui retient hermétiquement dans ses tissus l’eau qu’i l contient. Même son urine est évacuée sous forme de poudre.
Autre étonnement, la gestation d’un an et demi du scorpion est la plus longue de tous les animaux (à part l’éléphant). La maturité, elle, arrive seulement après 7 ans.
Le scorpion est un animal extrêmement sensible non pas aux telenovelas, ni aux caresses mais aux vibrations et au mouvement des étoiles qui l’aident à se repérer comme un astrolabe.
Ce n’est pas son hostilité aiguë envers les membres de son espèce qui le rapproche du tanguero, ni son goût pour la nuit, mais plutôt le déroulement du rituel de l’accouplement qui s’apparente à un surprenant tango féroce.
Le scorpion a besoin d’un ustensile pour se reproduire. Il ne s’agit pas de l’excellente version de Poema de Canaro nappée de la voix de velours de Roberto Maida mais d’une petite brindille. Il l’enduit de sperme puis la positionne dans un endroit repéré grâce aux étoiles (tout en fredonnant Bajo un cielo de estrellas avec Alberto Podestá).
Ensuite il empoigne sa partenaire. Autant dire que l’abrazo est du type fermé. La femelle mets à l’épreuve la force du mâle. S’ensuit une série de marches avant et arrière, de corridas et de volcadas musclées où elle se fait piquer violemment par quelques ganchos assassins. Elle endure le tout par nécessité créatrice et pour éprouver la vigueur de son partenaire. Il ne faut pas croire que l’enjeu du mâle consiste à sortir de la milonga avec la femelle pour lui proposer un café. Pas du tout. Son but est d’arriver à placer la femelle au dessus de la brindille car une fois bien positionnée, un réflexe vital lui fera aspirer la semence.
Le reste est (encore) moins romantique. Bien souvent le mâle se fait dévorer juste après l’acte et pas uniquement à coup de bisous. Quand à ceux qui en réchappent, ce sont ceux qui juste après l’accouplement ont réussi à fuir assez rapidement !
Source : Eloge de la bête de Natalie Angier, Arlea 2005
PS : Dans l’excellent film Mr Arkadin d’Orson Welles, Celui-ci raconte l’histoire de La Grenouille et du Scorpion. Elle donnera pas mal à réfléchir aux scorpions qui me lisent.