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le tango se corse
27 novembre 2005

Garage Olimpo

Visite très émouvante du garage Olimpo, le ventre des « faucons verts », ouvert au public. Sujet très triste mais enfin, qui fait partie de la réalité si difficile à comprendre de ce pays.
Je traduis in extenso l’article du réalisateur Marco Bechis, réalisateur du film « Garage Olimpo ».

http://www.cinenacional.com/peliculas/index.php?pelicula=2336

« 2005_11_27_agarage_olimpo

Ne pas être un objet d’observation. Ne pas être en face des autres. Quelque chose qui a été et qui n’est plus. Cesser d’exister. Ne plus être »

Voici quelques réponses à la question « Que signifie disparaître ? » que j’ai réalisé dans les rues de Milan un jour de 1980. Si la question avait été posée cette même année dans une rue de Buenos Aires, la réponse aurait été différente.
Personne ne se serait risqué à répondre.
Entre 1976 et 1980 en Argentine, disparurent 25 000 personnes.
300 camps de concentration fonctionnaient dans le périmètre urbain de la cité de Buenos Aires. Beaucoup étaient souterrains.
Des milliers d’hommes et de femmes ont été dans l’abîme de la mort juste en dessous des pas des autres hommes et femmes qui continuaient leur vie.
Ceux d’en bas et ceux d’en haut.
Garage Olimpo est un film sur le dessus et le dessous d’une ville. C’est l’histoire de sauvages modernes qui ont utilisé la torture de manière innovatrice. Inaugurée par les Français durant la guerre d’Algérie, théorisée pendant les années 60 dans les écoles militaires américaines de Panama comme système actif pour neutraliser un groupe de révolutionnaires, la torture en Argentine alla encore plus loin. Elle cessa d’être un châtiment, comme l’étaient les supplices médiévaux destinés à obtenir une confession, vraie ou fausse. En Argentine, la torture se convertît en un dispositif technologiquement nouveau pour lequel le corps du séquestré devenait un instrument pour amasser de l’information. Elle n’a plus comme fin l’expiation de la faute, mais l’accumulation scientifique de données.

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