Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le tango se corse
24 décembre 2005

Doigts de fer

A la veille de la "noche buena", le centre Torcuato Tasso programme Juanjo Dominguez. Superbe cadeau de noël pour un Torcuato bourré à craquer et vendant des places sur l'escalier et au comptoir malgrès le traumatisme de la tragédie de Cromañon.
Ce que ce gars est capable de faire avec une guitare est stupéfiant. Il joue les tangos, chaque fois en adaptant à la guitare l'arrangement original du morceau orchestral. Et quand il joue "milongueando en el 40", on croit entendre l'orchestre de Troilo avec ses picados du début et son passage lyrique aux violons au milieu. Quand il fait "Unión Cívica", ce coup-ci c'est le toucher aérien du piano d'Ariel Ramírez.
Plus qu'un grand guitariste avec une technique hors du commun dûe notamment à la vitesse et à la précision de son jeu en buté, c'est un grand musicien. La musique coule de ses doigts comme de l'eau d'une pomme d'arrosoir. Impossible de dire si c'est improvisé ou écrit. Avec une pose de buddha, une tenue de l'instrument fortement déconseillée par l'académie, les yeux clos d'une statue, il inonde l'espace.
Après un Adios Nonino jazz, évoquant Piazzolla par des dentelles de solos note à note, il conclura par un Ragtime qui laissera la salle debout et éblouie.
Il dit qu'il est lassé de ses tournées mondiales et qu'il souhaitait se poser un ratito en Argentine. Ne le loupez pas si vous en avez l'occasion.

2005_12_23_juanjo31

Sa discographie http://www.epsamusic.com.ar/espanol/interprete.asp?INT_ID=2
Mais sur disque, la puissance et la subtilité de son jeu sont à moitié rendues.

Publicité
Publicité
Commentaires
le tango se corse
Publicité
Archives
Publicité