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le tango se corse
17 mars 2006

Souvenirs des années de plomb

Le centre culturel Recoleta consacre une énorme exposition au 30ième anniversaire du coup d’état de 1976 : "30 Años. Estéticas de la Memoria"
Plus d'infos sur le site http://www.centroculturalrecoleta.org


Petit Rappel historique :

En 1973, Peron retrouve le pouvoir après plusieurs années d’exil. Le pays est déchiré par des guerres de pouvoir intestines. La droite et la gauche peroniste s’affrontent durement en causant des dizaines de morts. En fait le contenu politique du péroniste n’a jamais été clair. Il s’agit d’une sorte d’un populisme social doué pour être dans le sens du vent et qui emprunte aux idées de droite comme de gauche. Bref Peron meurt en 1974. Il est remplacé par sa femme Isabelita, danseuse de formation, faible, névrotique et ignorante. Manœuvrée par Lopez Rega, homme sinistre et machiavélique, elle se révèle incapable de réitérer le miracle d’Evita.
En 1976, Le pays est aux abois et en mars, le pouvoir militaire prend le contrôle. S’ensuivra, jusqu’en 1983, une dictature sanglante, des milliers de disparus, la torture, les enlèvements arbitraires et des épisodes horribles comme « la noche de los lapices » (la nuit des crayons) où des étudiants de La Plata furent séquestrés, torturés puis disparurent pour avoir réclamé une baisse du tarif des transports !

L’exposition fait une large part aux documents historiques et notamment un long couloir compile des articles de presse du monde entier. Dans une autre partie, des artistes utilisent leurs armes plastiques pour fustiger avec vigueur la dictature. Incontestablement l’art se trouve grandit de servir une grande cause.

Mais comme toujours en Argentine la puissance du rejet des gouvernants s’accompagne d’une déresponsabilisation du peuple. L’Argentine est toujours ce « peuple d’innocents dans un pays coupable ». 
Comme le fait remarquer l’historien Pancho O’Donnell : « Peut-on historiser le processus sans parler de ces antécédents (allusions à la triple A, police occulte de Rega… aux ministres de l’économie d’Isabelita qui aujourd’hui encore sont considérés comme des gurus…à ceux qui signèrent le décret d’annulation de l’opposition !).Quand cessera-t-on de parler de dictature militaire alors qu’il est plus qu’évident que les civils en firent partie ? ».

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