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le tango se corse
6 avril 2006

Ode à Gustavo

Peu de messages cette semaine du 3 au 8 avril : Gustavo Naveira et Giselle Anne donnent un stage  de 5 heures très intensives par jour.  Le stage est très exigeant, le soir, il ne me reste l’énergie que pour dîner et aller au cinéma. Le stage porte sur les colgadas et volcadas. Ça tombe bien c’est un épisode que j’avais loupé dans l’évolution du tango. Grâce à mon amie Cécile, dont le danseur s’est désisté, je peux faire le stage avec une partenaire qui assure. Et il vaut mieux parce que le niveau est très élevé.

Gustavo est un des très grands bonhommes du tango. Si dans 100 ans, il existe un Institut du Tango, il devra, en toute logique, porter son nom. Excellent pédagogue, et extraordinaire danseur, sa compréhension de toutes les dimensions du tango le rend vraiment unique.
Il est flamboyant dans le tango nuevo. Évidemment, c’est lui qui l’a inventé !
Mais dans le style fermé du tango de bal, il est renversant, bien au delà de n’importe quel milonguero viejo. Sans parler de sa musicalité, de la qualité de ses pas, de l'à-propos de ses ornementations etc…
Je n’oublie pas Giselle Anne, magnifique danseuse, qui est très présente dans le stage.
Ils forment un vrai couple de danse et s’en dégage ce que l’on peut nommer tout simplement de l’amour.

Gustavo est un chercheur, un théoricien qui veut rendre limpide la structure du tango. Son exigence le pousse à expliquer le moindre geste, le moindre détail d’une séquence, et à synthétiser son expérience pour relier les différentes manières de danser et pour en extraire le code.
Ce qui fait qu’une phrase très simple comme « nous nous sommes aperçus que l’étreinte du tango était dissymétrique, et du coup nous avons cessé de lutter contre ça » prend dans sa bouche une ampleur et une profondeur peu commune. Comme qui dirait de l’archéologial.
On sent qu’il existe des terrains défrichés, analysés et synthétisés et d’autres seulement balisés dont la théorie est en élaboration. Dans ce stage sur les colgadas par exemple, le mouvement des hanches la femme quand elle est en rotation autour de l’homme. Mais bon comme ils disent « nous ne travaillons le sujet que depuis 6 ans ! ». La théorie unifiée du tango est pour bientôt.
Pas de vidéo dans le cours, tout le monde prend des notes à l’ancienne et table sur ses perceptions et son travail pour graver le souvenir des pas.
A mon avis, la vidéo a retiré à des créateurs comme lui la paternité d’une bonne partie de ce que font aujourd’hui « los pibes » (les minots). Mais on ne peut pas vraiment non plus lutter contre le sens de l’histoire.

http://www.gustavoygiselle.com/    Bio, photos et agenda de ses cours et stages.


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