On achève bien les tangos

Cette histoire de championnat est une affaire finalement assez compliquée. D’un côté, elle attire indéniablement un nouveau public (voir l’article du Clarin), en majorité des jeunes vers le tango. De l’autre, elle récupère en la simplifiant une mouvance qui possède aujourd’hui de multiples dimensions.  Je me suis toujours fait à l’idée que les mouvements minoritaires étaient les plus intéressants. En majeure partie parce que celui qui investit un domaine épuise rapidement les nutriments offerts au plus grand nombre qui sont produits en grande quantité et donc de qualité inférieure. Et en recherchant des nourritures plus raffinées, se dirige vers des mouvements périphériques. Tout ça est dit sans aucun mépris pour personne, car nous faisons tous partie, pour un domaine ou pour un autre du plus grand nombre. Pour finir, il s’agit sûrement plus d’une affaire de parcours personnel que de style. Nous oscillons tous entre le classicisme et l’expérimentation et le parcours d’un danseur sur la durée est fait d’aller-retour entre l’un et l’autre. Et puis cette exclusion du tango expérimental du championnat lui offre le luxe de la clandestinité.