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le tango se corse
1 octobre 2006

1er Festival de Tango de La Plata

2006_10_01_Generico

Un rayon de lumière troue parfois les ténèbres. L’histoire du Festival de tango de La plata est assez incroyable. Deux pibes fans de tango (Martin Gutiérrez et Carolina Pizzo) vont voir la directrice culturelle de La Plata, comme ça presque en passant, pour lui demander s’il ne serait pas possible de faire quelque chose avec le tango. Et à leur grande surprise, on leur répond, mais oui pas de problème et en plus on a de l’argent, beaucoup d’argent ! Comme les pibes sont issus du réseau du tango alternatif, ils arment le festival en deux temps, trois mouvements, avec tous leurs potes danseurs, musiciens, performers, photographes, plasticiens etc…
Leur enthousiasme et la qualité de leur relation, réussissent à convier un plateau assez représentatif des nouvelles tendances.
Ne connaissant pas La Plata, j’ai décidé d’y faire un tour. La ville est beaucoup plus douce que BsAs, Beaucoup moins hystérique. Elle est quadrillée de bâtiments de petite taille qui laissent voir le ciel. Le rythme de vie est nonchalant. C’est également une ville universitaire vivante avec un passé suffisamment épais pour se matérialiser agréablement en monuments et passages.

Les éléments les plus saillants du festival furent pour moi les couples Karina Colmeiro et Raúl Masciocchi, d’une part et Evelyn Rivera et Esteban Cortez d’autre part.

Karina & Raúl sont les sauveurs du tango de scène. Cette discipline est devenue un art infiniment difficile. D’un côté, il y a des outrances de plus en plus gymniques et vides de sens, et de l’autre une théâtralisation formaliste qui louche de plus en plus vers la danse contemporaine. Et les deux écueils sont également périlleux. Le premier finit par rendre de très bons maestros, de vaines machines à mitrailler des figures et de la testostérone et le second, sous couvert d’un chaperonnage artistique prestigieux, offre souvent de la prétention et un postmodernisme exsangue. Le tango ne s’est jamais très bien senti sur scène. Ce n’est pas son milieu naturel. D’ailleurs, les maestros sont bien plus à leur avantage quand ils peuvent s’exprimer librement dans un tango de bal. A une époque, cette discipline avait la vertu simple de montrer ce qu’était le tango, mais depuis quelque temps, avec la saturation progressive des scènes du monde, il est devenu une sorte de surenchère sans issue.

2006_10_01_KarinaRaul

Karina & Raúl affrontent le problème à la base. Ils partent de l’interaction brute et frontale du mouvement de deux corps qui dérive, par le détour de mariage et d’opposition à de la danse, tango ou pas. Sur une musique finement abstraite, leur fusion organique évolue sans cesse sans jamais se répéter et tisse avec beaucoup de maîtrise une danse que l’on vit presque corporellement sans être tenté de l’analyser. 

Un enthousiasme juvénile qui a envie de ruer dans les brancards et de ne pas mesurer ses efforts anima le bal du samedi soir dans une salle type Sunderland (un terrain de basquet quoi !). Par exemple vers 4 h du mat, l’école DNI, s’est jeté sur la piste pour une pièce de tango- contempo d’une demi-heure ! Il y a eu surtout la demo electro-tango de Melina Brufman & Claudio Gonzáles : un typhon débordant d’énergie et de musicalité.

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