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le tango se corse
23 octobre 2006

Ballade pour un fou

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Horacio Ferrer & Amelita Baltar, respectivement parolier et chanteuse (ainsi qu’épouse d’ailleurs) de Piazzolla, fête les 37 ans du succès de  Ballade pour un fou  au Luna Park. Pour l’occasion, ils se confient au journal El Clarín. Pour les non hispanophones, voici un petit résumé en forme de mosaïque :

- En 1948, un ado de 15 ans, lors d’un concert s’approche d’Astor Piazzolla, et lui dit sans préambule : “  Vous avez un ami que vous ne connaissez pas. Un ami qui a délaissé les filles, les études, qui a cessé de dormir, et tout ça pour écouter votre musique et suivre votre orchestre.
Cet ami… c’est moi !  ”.

- En 1968, dans un boui boui, Piazzolla, dans sa 47 ième année, remarque Amelita Baltar, alors chanteuse de folklore de 27 ans. Il commente :  “  Comme elle chante bien… et quelles jambes, elle a ! ”.

- En 1968, l’astrologue Horangel prédit à Piazzolla deux dures années avec une crise personnelle, sentimentale, de création et aussi économique ! Mais à la fin quelqu’un viendra de l’extérieur avec un projet et tout rentrera dans l’ordre. Et il en fut ainsi !
Pour écrire l’opéra tango Maria de Buenos Aires , Astor va jusqu’à vendre sa Fiat 1500 et mise jusqu’à son dernier centime. L’opéra plût à tous les critiques sauf au public. Désastre financier. Astor se retrouve à zero.

- Durant l’exécution de l’Opera, Astor entend  “ filho de puta ” et devient très nerveux n’arrêtant pas de dire “ On est en train de me baiser ! ”. Dans les loges, Vinicius de Morales s’approche de lui et lui dit : “ Filho de puta, comment tu fais cette musique merveilleuse ? ”

- Au bord de la ruine, Astor & Horacio, décident de participer à un concours national de chanson, histoire de gagner le prix de 10 000 pesos. Horacio n’a écrit que le vers : “ Ya sé que estoy piantao, pianto, pianto ” (Je sais bien que je suis fêlé, fêlé, fêlé). Piazzolla essaie différentes mélodies mais Horacio lui fait remarquer qu’elles sonnent comme des tangos humoristiques de l’époque de Gardel, ou comme du Mariano Mores. Au dernier moment, Astor pose les accords d’Adios Nonino et sur ses mêmes accords, écrit la première partie de la chanson.
A un autre moment, alors que Ferrer chante “ Vení, volá, sentí el loco berretín que tengo para vos ” (Viens, vole, sent, le désir fou que  j’ai pour toi), Piazzolla referme le piano, les yeux pleins de larmes et lui dit “ C’est pas une chanson, ni un tango que l’on a écrit, c’est une BOMBE ATOMIQUE !. ”

- La chanson perd le concours juste derrière l’oublié Hasta el último tren mais la bombe est lâchée et le succès populaire est immédiat et planétaire.

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