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le tango se corse
12 novembre 2006

Hier, chez Tina

Le cours de d’étirement et alignement corporel de Tina de Noa est vraiment excellent et je le conseille à tous ceux qui passent par Buenos Aires en complément des cours de tango. En fait, depuis, que je suis ici, j’ai même la sensation que ses cours m’ont été plus utiles que les cours de tango proprement dit. (De toute façon, lorsqu’une figure très compliquée ou pas, ne marche pas, c’est à tous les coups relié à un problème basique : comment faire un 8, comment transférer le poids du corps, où se trouve notre axe, la dissociation élémentaire du haut et du bas du corps etc … ).
Dans cette classe, on apprend à mobiliser les liaisons profondes du squelette et à faire agir les seuls muscles nécessaires à un mouvement donné en relâchant tous les autres. Cette discipline nous aide aussi à aligner la colonne vertébrale, agit comme un massage lymphatique et aide à trouver notre centre d’énergie c’est-à-dire le point duquel partent les mouvements.

En fait, il est assez délicat d’en parler parce que les mots sont trompeurs de deux manières : ils font croire qu’une chose verbalisée est maîtrisée et ils laissent place à beaucoup trop d’interprétations parfois contradictoires. (Entre parenthèses, c’est pareil lorsqu’on voit quelque chose). Mille fois dans les cours de tango, on m’a parlé de ce concept du centre. Je suis maintenant persuadé que pour aborder le sujet, il faut descendre assez profond dans le corps à la recherche de sensation intime, de relâchement, de répartition de poids du corps, des lieux par où notre corps respire, de nos limites physiologiques. En parler et même le voir ou le sentir chez l’autre est largement insuffisant et pour finir conduit à des contresens grossiers.

Enfin bref, hier chez, Tina, à la suite du cours, il y a eu une discussion assez étonnante entre un prof de Canyenge membre du MOCCA (Movimiento Cultural Canyengue Argentino), une championne de Danses Europénnes (tango, valse, fox-trot etc…) et des tangueros, dont moi qui ne sais pas danser le tango Européen. Le tango Européen lui semblait froid et se danser « comme si notre partenaire nous dégoûtait » à l’opposé total du tango Canyengue, forme primitive du tango, issu de la culture noire et qui se danse à partir du bassin. L’Histoire du tango Européen est instructive. Dans les années 20, le tango qui connût un engouement planétaire, est codifié par des profs européens qui prirent une photo du tango d’alors. Est-ce que cette photo était juste ? Probablement pas mais, en tous les cas ils ont figé une structure qui elle, a continué à évoluer et qui se retrouve désormais à l’exact opposé de son “modèle”.

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