Tatuajes
Si je parle aujourd’hui de tatouages, c’est que j’ai la conviction qu’il faut quelque chose pour remonter mon ranking. Chacun sait que les photos de vacances sont depuis toujours assommantes. Quand au folklore, il est vu en général avec condescendance, puisque le tango a réussi à s’y extraire depuis longtemps et en partie grâce à la France. Et puis tout le monde a le même à la maison.
Mais là, avec ce post sur des dos de femmes nus, et l’attraction naturelle qu’ils exercent sur les deux sexes, je vais faire exploser mes stats, je le sens !
Bon bref, il fût un temps où porter un tatouage était réservé aux parias de la société. Désormais, ne pas en porter un vous range clairement dans les milongas du côté de la minorité. Surtout si l’on est une fille et surtout s’il on est jeune. Du moins chez elles c’est nettement plus visible, même s’il s’agit d’une imagette subliminale sur la cheville ou sur le doigt de pied. Cet été les tatoueurs ont usinés à tour de bras du côté de Mar del Plata. Leur surprise étant qu’en général, il y avait un « désir de tatouage » mais pas beaucoup d’idée concernant le tatouage lui-même. Ce qui fait que , la folie de l’instant et la Quilmes aidant, des bras et des épaules arborent désormais des verre de champagne, des christ en pleurs ou des traces de pattes de chien.
Le phénomène est intéressant : plus il y a de tatouages, plus la pression sociale (appartenance à un groupe, identification à des icônes du monde médiatique …) pour se faire tatouer est forte.
Inversement, plus il y a de tatouages et moins chaque tatouage, en tant que signe de différenciation est valorisé. A tel point que, dans certain milieu, le non tatoué passe pour un martien.
La solution à ce paradoxe est malheureusement la surenchère. Puisque la norme s’est établie à un tatouage par personne, pour se différencier, il faut s’en faire griffer toujours plus, dans la superficie et dans l’intimité.
Le tatouage est permanent, enfin du moins jusqu’à ce qu’un petit malin invente la machine à les effacer proprement et fasse ainsi rapidement fortune. Aussi ceux qui se sont fait tatouer très tôt, à l’époque où c’était encore une mode minoritaire voit avec effarement leurs trophées se déprécier de jours en jours.
Une amie qui en avait plusieurs n’a gardé, dit-elle, que celui sur la fesse : c’est celui qu’elle ne voit jamais. AU prix d'une greffe de peau elle a supprimé celui sur le poignet qui finissait par "la rendre folle" chaque fois qu'elle le voyait.
Hier, à Villa Malcolm, une très jolie jeune femme était littéralement couverte d’inscriptions en lettres gothiques et de cœurs rouges vifs. Enfin du moins c’est ce que ses vêtements savamment ajourés laissaient paraître. On n’a pas pu s’empêcher de penser au gars qui a réalisé le boulot et qui ma foi fait parfois un chouette métier….