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le tango se corse
22 mars 2006

Cours particulier avec Lucía

Lucía est l’une des danseuses de tango que je préfère. Elle dégage une énergie contenue qui peut exploser dans la virtuosité ou se consumer dans une intériorité magnifique à regarder.
Bref, j’étais dans mes petits souliers avant ce cours.
Je souhaitais depuis longtemps prendre un cours avec un ou une danseuse de très haut niveau pour lui demander une bonne fois pour toutes, des choses les plus basiques : comment se tenir, comment faire un pas, comment guider un 8, comment pivoter etc…
En fait, à ma plus grande joie, le cours de débutant se transforma en cours de philosophie orientaliste ! Il faut dire que Lucia a pratiqué les arts martiaux pendant longtemps.
Enfin, voici les quelques éléments de réponse qu’elle m’a fournis.

Premièrement le plus important est d’obtenir une bonne connexion du corps avec lui-même. Cela veut dire qu’une partie du corps bouge (bien souvent le torse) en relation avec le reste (le centre et les appuis au sol). Cela veut dire aussi qu’il y a équilibre entre les forces de poids et les forces qui maintiennent le corps. Il n’y a pas de tension. La remarque immédiate est qu’il s’agit là de conditions préliminaires qui ne s’apprennent pas dans, en général dans un cours de tango classique, mais plutôt dans sa relation intime avec son corps et le monde. A ce titre, il est plus payant de faire de la danse contemporaine, de l’aikido ou du football que du tango !

Secondement, le mouvement engendré par chacun des partenaires doit s’envisager dans une continuité. Il ne s’arrête pas, il est fluide et sans à-coup. Les rôles de la femme et de l’homme sont symétriques et se construisent l’un sur l’autre. Dans ce sens, le concept de résistance ou de retard en vogue en Europe est sans objet. D’ailleurs aucune bonne danseuse argentine, à ma connaissance, n’entre dans ce jeu de résistance. Au contraire, l’idée est de remplir le vide laissé par l’autre et de lui transmettre ainsi de l’énergie. Tous les guidages peuvent se construire sur ce principe.

Troisièmement, La verticalité est fondamentale pour la justesse du guidage et du suivi et donc du mouvement à deux. Lucia parle d’une sorte de conscience du mouvement devant soi (du côté du partenaire), mais aussi derrière soi (dans son dos).  Et le pire c’est que l’on voit presque ce sillage invisible lorsqu’elle danse !

Voilà pour la couche la plus basique et la plus importante. En ce qui concerne, comment faire un pas ou un pivot, nous avions tous déjà la réponse (en tous les cas à Marseille !) : fléchir sa jambe de terre, étendre l’autre jambe et y passer progressivement son poids puis recommencer. Autre chose mais que nous savions déjà aussi, rester fléchi dans le déplacement (et dans les pivots).

Je rassure tout de suite les milongueros, la quantité de plié dépend de la taille du pas. Pour des pas tout petits, il est imperceptible.

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Commentaires
J
Nous sommes un petit groupe de 4 personnes désirant voulant faire un séjour dans un gîte. Merci de bien vouloir nous donner tous les renseignements pour séjour tango (fin juin - début juillet 06) à l'adresse mail ci-dessus si cela vous est possible. Nous sommes des marseillais et pratiquons le tango argentin chez "el tango" avec Pascal et Valérie. Nous attendons de vos nouvelles avec impatience, merci d'avance.<br /> A bientôt
L
Quel merveille cette danseuse! Elle colle à la musique comme personne. Une des vraies déesses du tango contemporain. La plus grande, peut-être.<br /> Je ne comprends rien à son discours métaphysique de la posture dans le tango, mais elle bouge comme une panthère.<br /> Un "trésor vivant" comme disent les Japonais.<br /> <br /> Leo de Bea
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