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le tango se corse
21 mai 2007

Le bazar de la politique

Chez nous, qui sommes un peuple rationnel, la politique est organisée en un éventail bien ordonné qui va du rouge sang des extrémistes de gauche jusqu’au marron foncé des partis nazionalistes.
Jusqu’à présent, chacun était resté dans ses limites idéologiques et dans ses habitus de classe. La totalité de la structure était définie par un équilibre de forces opposées dont les variations d’intensité déforment lentement les contours. Apparemment des malins essaient, aujourd’hui de bousculer les règles de ce jeu. Ils empiètent les limites des autres, créant ainsi un territoire mouvant bien plus difficile à définir et donc à combattre. La troisième voie de Blair et Clinton en quelque sorte dont on ne saurait plus désormais dire de quelle couleur leurs idées sont parées.
Ce jeu rationaliste n’est pas celui pratiqué en Argentine, loin de là. Ici, le gros de la politique est fait par des populistes qui pavoisent des idées généreuses et sociales et engrangent des devises néo-libérales. Ils mettent de l’argent pris de la main droite dans la poche intérieure de gauche, celle qui est la plus proche du cœur.
Aussi, pour nous Européens, la classification politique est déroutante. Il apparaît dans sur le terrain politique, l’expression du génie du peuple argentin qui est profondément irrationnel, paradoxal, énergique et doté d’une volonté hors norme de toujours se présenter sous le meilleur jour. D’ailleurs, ces traits de caractère apparaissent de manière éclatante sur un autre terrain, celui des parties du football argentin : un déluge d’énergie débridée et désorganisée illuminé par des éclairs d’exploits individuels.
La politique est le miroir d’un peuple. A ce titre, la campagne pour l’investiture du gouverneur de Buenos Aires présente beaucoup d’intérêts. Autant le dire tout de suite, il est absolument impossible de se repérer avec le nom des partis qui ressemblent plus à des slogans publicitaires, qu’à des groupuscules idéologiques : Más Buenos Aires (plus de buenos Aires), Propuesta republicana (proposition républicaine), movimiento por Buenos Aires (mouvement vers Buenos Aires), Frente para la victoria (Front pour la victoire) ! etc.. il y en a plus de 10.
Ce que l’on appelle chez nous (assez pompeusement, il faut bien le dire, au vu des résultats) le « débat démocratique », montre ici une bataille féroce qui s’apparente à de la publicité comparative destroy où tous les coups bas sont permis. Les affiches qui dénoncent l’incurie du voisin sont plus nombreuses que celles qui tentent d’offrir comme partout un visage glamour retouché sous photoshop. Les clapotis de la mare aux canards éclaboussent tout le monde laissant une amertume bien portègne de corruption généralisée sans issue.
Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et c’est particulièrement vrai ici. Les problèmes de la ville sont pourtant bien réels :

-    Le problème de la collecte des ordures qui aujourd’hui alimente les cartoneros et dont la destination finale reste incertaine dû au manque de retraitement des déchets.
-    La crise du logement, avec des loyers qui asphyxient la classe moyenne et un surdéveloppement anarchique dans les quartiers les plus prisés mettant en panne les infrastructure : eau, électricité, voierie. D’autre part des bidons ville au sein de la cité que l’on appelle ici des Villas, débordent dans l’espace urbain.
-    Le transport dans la ville. Le métro, largement insuffisant n’a pas été amélioré depuis des lustres et le service des collectivos arrive à saturation, malgré le besoin de plus en plus impérieux de renouveler et d’améliorer le parc des autocars.
-    La sécurité. Bien qu’elle soit aujourd’hui à un niveau raisonnable, elle est exacerbée comme partout par la sur-médiatisation et l’industrie télévisuelle de la peur.
-    Les problèmes lourds d’infrastructure : Lutte contre les inondations, assainissement du Riachuelo, voieries en panne d’asphalte, service électrique en surcharge.

Les prochaines élections sont dans quinze jours et le paysage politique est le suivant :

2007_05_20_campana
Macri est le leader de la droite libérale. Patron de l’équipe de foot de Boca junior et libéral assumé. Il est favori.
Filmus est le « candidat K » c'est-à-dire celui du gouvernement de Kirchner dont le gouvernement est en ce moment taché par les scandales de corruption comme l’affaire Skanska qui apparemment touche beaucoup de monde.
Telerman, qui est au pouvoir actuellement, est l’élu socialiste qui a pris la place d’Ibarra, après sa destitution impulsée par l’affaire Cromañon (la mort de 200 adolescents dans l’incendie d’un boliche lors d’un concert)

Divers autres aux noms de parti ésotérique...

Le pouvoir de Kirchner, l'actuel chef du gouvernement Argentin, s'étend chaque fois plus et son solide bilan économique éclipse pour l'instant les magouilles financières et sa boulimie brutale de pouvoir. Jusqu'à présent le partage des pouvoir n'avait pas convergé vers une synergie mais vers une empoignade musclée.
Faudra-t-il choisir entre un partage de pouvoir équilibrant les forces politiques mais dérivant vers la bataille rangée, ou "le tout K" (tous les pouvoirs pour Kirchner) avec le danger de ses errements hégémoniques ?

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Commentaires
M
En este pais que ya tiene 40 millones de politólogos, no quiere ser uno más ! La verdad que para mí, el peronismo parece una expresión del destino común de un típico mito argentino. Algo que deja una huella profunda en la memoria y donde nace una nostálgia caracteristica del “ayer que siempre fue mejor”. Pero algo que se complace en una imagen borrosa. Lo mismo con Maradona : una mayoria de Argentinos lo consideran como un genio, único y todopoderoso y en realidad es un enfermo drogadicto y psicótico, al borde de la muerte. <br /> Al peronismo, lo veo como una forma de populismo, que siempre quiere mostrar una cara helagüeña al otro pero que detrás, siempre esconde unas maniobras oscuras.<br /> La Argentina es un pais muy paradójico. Hay la fachada que a menudo es bonita y la cara escondida que es un terreno de dudas íntimas (Eso genera tensiones que hacen a los argentinos clientes ideales para los psicoanalistas).<br /> Creo que el ideal del peronismo es una política liberal Y social. Por eso es algo imposible, que unicamente se puede sostener en discursos y carteles. En realidad (lo discubrimos ahora con la política de Kirchner, y algunos escandalos), se puede ver como un neo-liberalismo salvaje con un toque de medidas sociales para los periodicos, la television y los inversionistas extranjeros : un casamiento feliz entre un tipo de la derecha, aprovechando los dolares de los gringos y una madona, cerca del pueblo, que provoca una mágica simpatía.
S
Acabo de volver de la Argentina donde pasé un mes y medio y encontré su description de la politica en la Argentina sumamente pertinente y esto no es facil.<br /> Con el punto de vista francés lo que ellos llaman democracia no se comprende. Al cabo de un tiempo me di cuenta que en la Argentina, democarcia significa unicamente gobierno civil par oposicion a los gobiernos militares.<br /> Podria escribier algo sobre como ve o que es el peronismo hoy ?. Yo no alcanzo a definirlo.
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